Bâti vers 1550, le château de Monbazillac est de nos jours tel que l'a construit la famille d'Aydie. Traversant sans dommage les guerres de religion, les révoltes paysannes, la Révolution française et les originalités architecturales du XIXe siècle, ce fief protestant est classé Monument Historique depuis 1941. Son architecture est le fruit d'une harmonieuse rencontre faite d'équilibre et de dyssymétries entre exigences d'un style défensif médiéval ( tours, chemins de ronde, mâchicoulis, créneaux, douves, canonnières) et les prémices de la Renaissance ( alignement de larges ouvertures, fenêtres à croisés de meneaux, pont dormant, complexité des charpentes, large escalier intérieur, distribution de pièces). Longtemps habité par des châtelains protestants, le château de Monbazillac et ses trente hectares de vignes sont depuis 1960 la propriété de la cave coopérative de Monbazillac. Auparavant le château s'est transmis par les mères à leurs enfants ou à des neveux et a été vendu 6 fois depuis le XVIe siècle. Anne de Pons au XVe siècle, Louis de Bouchard d'Aubeterre au XVIe, Marie de Barraud au XVIIe, la famille de Bacalan au XVIIIe, les Lapoyade de Piquette au XIXe et enfin Jean Eyma au XXe qui fut une figure marquante de la bourgeoisie protestante et de la vie politique bergeracoise, furent les heureux propriétaires de cette magnifique demeure.
Monbazillac est également le nom d'un vignole prestigieux cultivé dès de XIe siècle par les moines du prieuré Saint-Martin de Bergerac, premiers inventeurs du procédé de vinification spécifique des vins liquoreux. Sur des sols argilo-calcaires, les vignes de Monbazillac produisent des vins de grande qualité. Cueillis à sur-maturité, les raisins renferment une forte teneur en sucre grâce au botrytis cinerea, ou pourriture noble, un champignon attaquant les baies à l'autonme. De ces vendanges minutieuses et d'une vinification particulière naissent les vins de Monbazillac à la "robe dorée" et à la grande complexité auromatique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire